Coronavirus : La Hongrie suspend les demandes d’asile

FRONTIÈRE L’annonce intervient alors que des milliers de migrants tentent de rallier l’Union européenne depuis la Turquie
La Hongrie a annoncé dimanche qu’elle fermait l’accès de ses « camps de transit » frontaliers aux demandeurs d’asile en raison des risques de propagation du coronavirus, au moment où des milliers de migrants tentent de rallier l’UE depuis la Turquie. « Nous voyons un certain lien entre le coronavirus et les migrants illégaux », a déclaré Gyorgy Bakondi, conseiller du Premier ministre nationaliste Viktor Orban au cours d’une conférence de presse. La Hongrie n’a pour l’instant pas déclaré de cas de coronavirus.
Depuis la crise migratoire de 2015, la Hongrie, dirigée par un gouvernement hostile à l’accueil de réfugiés, a érigé une clôture partiellement électrifiée tout le long de sa frontière avec la Serbie, et de celle avec la Croatie. Stoppés par cette barrière, les migrants qui souhaitent entrer en Hongrie n’ont d’autre choix que de passer par l’une des deux « zones de transit » installées à la frontière : il s’agit de camps formés de conteneurs et entourés par des barbelés où leur demande d’asile est examinée.
Des centres de « rétention » critiqués
Les « zones de transit » hongroises ont été largement critiquées par les défenseurs des droits et l’UE comme étant des centres de « rétention », la Commission européenne dénonçant en outre « un refus de nourriture » de la part des autorités hongroises. Selon les ONG, seule une poignée de migrants sont admis chaque semaine dans ces camps et leur demande d’asile est systématiquement rejetée s’il est prouvé qu’ils sont passés par la Serbie ou la Grèce, considérés comme des pays sûrs. Selon Gyorgy Bakondi, 321 personnes se trouvent actuellement en « zones de transit ».
La mesure annoncée dimanche par Budapest « ferme l’accès à l’asile » en Hongrie, a déploré l’ONG hongroise Comité d’Helsinki, les camps étant depuis 2017 les seuls lieux où une demande d’asile peut être déposée.