Découverte d’un corps dans la Bidassoa : “Ces migrants n’ont plus rien à perdre”, racontent les riverains

Le quotidien des riverains
Il est un peu plus de 10 heures ce samedi quand Tom Dubois, un jeune homme originaire d’Hendaye, aperçoit un adolescent retirer ses vêtements de l’autre côté de la rive. Ce dernier tente de rejoindre la France, sans passer par le pont quelques mètres plus haut, contrôlé par la police aux frontières. “Une fois dans l’eau, arrivé à cinq mètres du bord, je voyais qu’il avait du mal. Quand j’ai vu que sa tête commençait à partir sous l’eau, j’ai mis les pieds et j’ai pu le rattraper du bout du bras. Il était transi de froid, fatigué, j’ai pu lui mettre ma veste sur le dos et lui offrir un café. Il voulait rejoindre Bordeaux”, raconte le jeune homme de 28 ans.
Ça marque parce que ce sont des enfants, il n’avait que 16 ans — Tom Dubois, témoin
“Maman il y a un cadavre!”
Un drame évité de peu. Pourtant, ce même jour, le corps sans vie d’un autre jeune homme a été découvert dans ce même fleuve, à Irun. D’après les élus locaux et les associations, il pourrait s’agir d’un migrant. Une situation malheureusement classique d’après les voisins de la Bidassoa. “Ils n’ont rien à perdre, raconte très inquiète Norah. C’est une réalité, ils sont là, à guetter les mouvements des marées, pour voir le moment le plus opportun pour passer. Ils campent, se planquent derrière les buissons sur l’île des faisans. S’ils passent par le pont, ils tombent sur la police. Je les ai vus s’engager dans des sprints effrénés, à courir, à perdre haleine parce qu’ils n’ont vraiment rien à perdre”.
Et cette situation touche tout le voisinage, jusqu’aux plus jeunes. Marie est la maman de quatre enfants. Samedi, ils avaient l’autorisation de rester dehors jusqu’à midi. “À 11h30 j’ai entendu la sonnette. Ils m’ont dit ‘maman il y a un cadavre !’. Vous trouvez normal que des enfants de huit ou neuf ans vivent ça ? C’est traumatisant !”, s’énerve cette mère de famille.
Pour ces habitants, les gouvernements français et espagnols sont responsables par leur inaction. “Le temps passe, les gouvernements le savent mais il ne font rien”, regrette Beñat, propriétaire d’un restaurant à quelques mètres du fleuve.
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