En Grèce, « le seuil de gravité requis n’a pas été atteint »

L’arme du droit s’apparente trop souvent à un couteau émoussé qu’il est tentant de remiser au rayon des outils obsolètes. Ainsi, dans une récente décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), peut-on lire : « Le seuil de gravité requis pour que cette détention soit qualifiée de traitement inhumain ou dégradant n’avait pas été atteint ». Une telle décision conduit une nouvelle fois à s’interroger sur la possibilité effective de protéger les droits des plus fragiles des migrant·es : plus de trois ans après avoir été saisis, c’est en effet une fin de non-recevoir que les juges de la Cour de Strasbourg ont adressée aux 51 personnes de nationalités afghane, syrienne et palestinienne – parmi lesquelles de nombreux mineurs –, maintenues de force dans une situation de détresse extrême dans le hotspot de Chios, en Grèce.