Scandale au Portugal après la mort d’un Ukrainien, torturé par les services d’immigration

Le 12 mars, Ihor Homenyuk, un Ukrainien de 40 ans, était refoulé par les services d’immigration à l’aéroport de Lisbonne. Refusant de monter dans un avion, il aurait été détenu et violemment agressé. Neuf mois après sa mort “dans des circonstances inhumaines”, la directrice du Service des étrangers et des frontières vient de démissionner. Les regards se tournent maintenant vers le gouvernement.
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C’est une affaire dont la gravité est inversement proportionnelle à l’écho qu’elle a suscité, et dont se serait bien passée la diplomatie portugaise. Le dossier vient de connaître un tournant, tardif certes : hier, 9 décembre, Cristina Gatões, la directrice du Service des étrangers et des frontières (SEF), a démissionné. Une décision qui intervient neuf mois après qu’un citoyen ukrainien, Ihor Homenyuk, 40 ans et père de deux enfants, a été torturé à mort à l’aéroport de Lisbonne, le 12 mars 2020.
“De nombreuses interrogations restent toutefois sans réponse”, titre en une ce 10 décembre le Diário de Notícias. Samedi 5 décembre, le quotidien a révélé que Cristina Gatões savait, depuis le 19 mars, que la police judiciaire enquêtait sur cette mort suspecte, alors qu’elle prétendait ne pas avoir été mise au courant. La directrice du SEF aura finalement attendu le 15 novembre dernier pour s’exprimer publiquement sur cette affaire, en reconnaissant que l’Ukrainien a été victime d’une “situation de torture évidente”.
“Pire que George Floyd”
Le récit du rapport de police, dira-t-elle, est “horrible”, selon des propos rapportés par le site Observador : le 12 mars, donc, Ihor Homenyuk débarquait à Lisbonne avec un visa de touriste en provenance de Turquie. Refoulé par les services d’immigration, il aurait refusé par deux
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